jeudi, septembre 28, 2006

Statistiques d’usage des ressources électroniques : définition d’un problème complexe

[Attention : long billet (4 pages words)]

« Statistiques d’usage des ressources électroniques : définition d’un problème complexe » (=Electronic Resource Usage Statistics: Defining a Complex Problem [.doc]), tel est le titre d’un article de Caryn Anderson paru en mai dernier à partir des travaux de plusieurs chercheurs de l’Electronic Resource Management Initiative (ERMI), et des projets ERUS ( Electronic Resource Usage Statistics ) et du LibSGR de systèmes open-source de collecte, gestion et analyse de données d’usage des ressources électroniques.

L’article que je retranscrit peu ou prou ici explique que les besoins de statistiques sur les ressources électroniques sont de plus en plus prégnants pour des questions concernant les acquisitions des ressources, des questions de droits et de licences, des questions de budget. Seulement, relever ces statistiques se révèle compliqué, chronophage et insatisfaisant pour plusieurs raisons :
  • la diversité des ressources, des fournisseurs et des méthodes d’extraction
  • la diversité des formats utilisés pour les transferts de données
  • l’absence de normalisation dans la présentation et le type des données
  • des incompatibilités fondamentales dans les diverses données collectées empêchant un analyse complète et satisfaisante.

    Il se propose donc de faire le tour des problèmes rencontrés et de lister des pistes de travail autour de sept angles de vues :

    1. Les publications sur le sujet
    2. Ressources et fournisseurs
    3. La collecte des données
    4. Le transfert et la manipulation des données
    5. Incompatibilité des données
    6. Intégration des résultats avec les autres éléments d’évaluation
    7. Conclusion et recommandations


    1°) Les publications sur le sujet

    Le problème : Anderson, à l’origine du projet ERUS a créé en 2004 une bibliographie sur le sujet à mettre à jour.

    Les données à collecter Il faudrait voir dans la littérature et les ressources web celles qui correspondent au sujet et y ajouter des rapports et des actes de conférences.

    Les points à analyser : Voir l’histoire des statistiques d’usage et identifier des zones qui reçoivent plus d’attention

    2°) Les ressources et les fournisseurs

    Le problème : La grande diversité des ressources électroniques (revues scientifiques, bases de données bibliographiques, livres électroniques, références en ligne, documents juridiques, statistiques…)et de fournisseurs complique les mesures d’usage.
    Structurellement en effet, une même ressource peut provenir d’une revue, d’une base de citation qui fournit le texte intégral, d’une autre qui ne propose due le résumé… D’un point de vue technique, l’usager peut accéder à cette même ressource via un catalogue, une base de données, un lien reçu par mail, le filtre d’un proxy, les ordinateurs de l’établissement, chez lui… D’un point de vue légal, sa ressource peut provenir d’un bouquet de revues ou d’un pack spécifiques à des accords conclu dans le cadre de consortia, pour un usage limité ou illimité, pour un usage unique… Tout cela fait qu’il existe de nombreux scénarios pour savoir comment obtenir des statistiques d’usage, ce que la donnée recouvre exactement, et comment elle peut être intégrée à d’autres informations locales (comme le coûts) pour déterminer des éléments d’analyses utiles (comme le « coût par recherche »).

    Les données à collecter : Pour comprendre le volume et la diversité du travail, on pourrait faire un catalogue des fournisseurs et des quantités et types de ressources qu’ils proposent.

    Les points à analyser :
  • une taxonomie des types de ressources
  • un résumé des quantité de ressources et des fournisseurs par types de ressources
  • une étude des ressources représentatives
  • une étude sur les problèmes d’accès
  • une études sur les implications des consortia
  • une étude des modèles de prix

    3°) Collecter des données

    Le problème : Il existe deux méthodes de collecte des données : soit en local par l’analyse des webserveurs ce qui permet de paramétrer ce qu’on souhaite, de définir des groupes d’usagers via les IP mais limite les données aux accès et non aux usages (quels mots-clefs utilisés ? quel déchargement ?) et demande des compétences techniques particulières,
    Soit en collectant les données des fournisseurs ce qui suppose de faire soi-même le tout des fournisseurs pour récupérer leurs données (quand il y en a), à chaque fois qu’on en a besoin, et qui pose le problème de la diversité des données récupérées (en terme de format, de périodicités…)

    Les données à collecter : Il pourrait être utile de faire un catalogue des différentes méthodes de collecte de chaque fournisseur et des formats proposés, avec des exemples d’interfaces, et une brève description des procédures et de l’expertise nécessaire.

    Les points à analyser :
  • une taxonomie des méthodes de collecte pour les statistiques fournies localement
  • une taxonomie des méthodes de collecte pour les statistiques proposées par les fournisseurs
  • un étude comparative des deux précédentes proposant des méthodes pour les compiler

    4°) Le transfert et la manipulation des données

    Le problème : Ce point étant localement paramétrable, le problème porte sur les transfert proposés par les fournisseurs. En général, ils envoient les données dans des formats tels que HTML, TXT, XLS, CSV et parfois XML mais le problème réside dans le fait que tous ne proposent pas les mêmes options de transfert voire une seule. Par la suite, pour compiler ces données il faut pouvoir les manipuler ce qui suppose un certain travail au niveau de la normalisation des formats, du nettoyage des pages des données, de l’uniformisation des données (séparer les données hebdomadaires des mensuelles…). Il n’existe en effet pas de standards en la matière mais s’il existe des tentatives de normalisation : NISO, l’ERMI, la norme COUNTER du projet SUSHI (Standardized Usage Statistics Harvesting Initiative).
    La norme COUNTER exige certains standards dans l’envoi de statistiques mais elle n’est pas complètement suffisante parce qu’un faible pourcentage seulement de fournisseurs l’utilisent (fournissent les cinq types de rapports) (sont COUNTER-compliant) à cause pour certains d’une non conformité en terme de périodicité, pour d’autres d’un manque de volonté, mais ce n’est pas suffisant aussi parce qu’elle ne s’adresse qu’aux revues et bases électroniques qui ne représentent que deux des différents types de ressources en lignes (avec les livres électroniques, les statistiques, les références en lignes…)

    Les données à collecter : Il serait alors utile de proposer un catalogue des format d’envoi disponibles chez les différents fournisseurs, présentant également le style et la structure des données (en utilisant les données du SUSHI).

    Les points à analyser :
  • Une taxonomie des formats d’envoi et des problèmes de présentation
  • Une étude des problèmes de manipulations de données
  • Une discussion sur le protocole de transfert SUSHI

    5°) Incompatibilité des données

    Le problème : Le problème fondamental réside dans le fait que les fournisseurs ne mesurent pas les mêmes données, de la même façon, selon la même périodicité. Il n’est donc pas possible d’avoir une vue complète sur l’ensemble des ressources car les données ne sont pas compatibles, ce à cause d’une de la grande diversité des ressources, de deux du manque de normalisation.
    Il faut donc :
  • définir des éléments de mesures (qu’est-ce qu’une « ressource », une « session », un « item »)
  • dresser un spectre des données fournies (articles vu / imprimés / envoyés par mails / déchargé en pdf…)
  • lister les périodicités (par heure, jour, semaine, mois, trimestre, année)
  • lister les types de mesures (i.e. [comment] peut-on comparer / mesurer les accès aux citations / résumés, bases de données , livres , chapitres, pages…)

    A cela, d’autres problèmes s’ajoutent de confiance dans les relevés des fournisseurs (est-ce qu’il compte comme deux accès un article lu puis envoyé par l’usager par mail ?), des problèmes techniques (si un usager veut lire un pdf mais qu’il reclique car il trouve que c’est trop long à s’afficher, aura-t-on deux affichages comptés ?), des problèmes de sessions qui se ferment au bout d’un certain temps d’inactivité alors que l’usager était simplement en train de lire l’article en ligne etc…

    La norme COUNTER permet de proposer des éléments de comparaison mais se heurte à certaines limites :
  • d’incompatibilité (fournisseurs qui ne veulent pas se conformer à la norme)
  • de faible compatibilité (peu de fournisseurs sont effectivement conformes à la norme)
  • de compatibilité partielle (la norme propose cinq type de rapports et un code de « bonnes pratiques » pour les ouvrages, certains fournisseurs ne peuvent être conforme qu’à certaines, pas à toutes)
  • de transfert et manipulation de données (la norme donne des directives sur les définitions, les protocoles de calculs, des guides pour les rapports. Elle a développé une DTD XML récemment mais le relevé des statistiques en XML n’est pas obligatoire)
  • de couverture (certaines ressources ne sont pas couvertes par la norme)

    Les données à collecter : il pourrait être utile de proposer un catalogue des mesures envoyées par les fournisseurs, d’identifier les fournisseurs conformes à la norme COUNTER et de mener des études avec les tenants de la norme pour décrire son état actuel et ses développements futurs.

    Les points à analyser :
  • types de mesures par types de ressources et de fournisseurs
  • discussion sur les analyses institutionnelles requises (coût par recherche, usage par département/sujet, etc…) et sur les obstacles qui se dressent à cause des incompatibilités des données
  • discussion sur la norme COUNTER et ses développements futurs
  • discussions sur les valeurs de normalisation

    6°) Intégration des résultats avec les autres éléments d’évaluation

    Le problème : les ressources électroniques et leurs mesures d’usages appartiennent à un système plus vaste. Elles doivent être recoupées avec d’autres données telles que les activités du PEB, données du budget, rapports d’incidents (techniques ou administratifs)… afin que les personnels puissent prendre des décisions éclairées à propos des acquisitions, licences, budget… Intégrées aux mesures sur l’activité de la bibliothèque, du centre de référence, des statistiques de circulation des collections papiers, les personnels pourront produire des analyses plus efficaces sur le fonctionnement de l’institution et retravailler sur des problèmes tels que la redistribution des ressources physiques et des personnels. Des solutions (commerciales) existent pour répondre aux problèmes des données de collections, de transfert des données ou de compatibilité mais elles doivent aussi prendre en compte des données d’activités plus larges.

    Les données à collecter : il pourrait être utile d’identifier les exemples de systèmes d’intégrations des données déjà en vigueur dans les bibliothèques actuellement.

    Les points à analyser :
  • discussions sur les modèles de systèmes intégrés
  • discussions sur les deux champs d’analyses principaux (acquisitions et fonctionnement global de la bibliothéconomie)

    7°) Conclusion et recommandations

    Le problème : Une synthèse des problèmes listés ici doit être proposée pour nos directions mais il est également important d’identifier des problématiques connexes telles que sur l’émergence de technologies qui peuvent avoir des répercussions dans ce domaine.

    Les données à collecter : A cause de la complexité des problèmes soulevés, il est essentiel d’illustrer cette information par des tableaux et des graphiques

    Les points à analyser : Toutes les problématiques décrites ci-dessus sont interconnectées de différentes façon. Il conviendra alors de prioriser les différents problèmes pour les résoudre et de rejoindre les initiatives en cours telles que le programme E-Metric de l’ARL (Association of Research Libraries), ou les normes des projets COUNTER, ERMI ou SUSHI.

  • mardi, septembre 26, 2006

    Packard Bell

    En 1996 Packard Bell a sorti une publicité aux Etats-Unis expliquant combien la vie en ville pouvait être négative, et arguant que grâce à un ordinateur Packard Bell : "You can do it all from home". Tout est accessible depuis chez soi, à la campagne par exemple.

    Seulement, dans cette annonce, on pouvait voir un de ces temple-bibliothèque, gris, empli de poussières, avec des fantassins tuot de rouge vêtus marchant au pas de l'oie autour des tables de consultation et faisant signe, en cadence, de respecter le silence.

    Réactions des bibliothécaires américains soulignant l'aspect négatif donné de leur profession ce qui a amené le constructeur à proposer une nouvelle version allégée des scènes représentant la bibliothèque.

    La version ci-dessous est la version complète originelle :

    St. Joseph County Public Library

    Cette vidéo drôle et motivante, oui, a été créée pour l'équipe des personnels de la bibliothèque publique de St. Joseph à South Bend, Indiana par Dale kerkman, Bob lewandowski, Michael Stephens and Adam Tarwacki (les quatre personnes qu'on voit à la fin). Elle montre en accéléré une journée dans la vie des personnels et des services de la bibliothèque tant d'accueil au public que de bureaux, depuis la réunion des chefs de services à la veille des gardiens en passant par les heures du conte, le catalogage, le rangement des livres, le secrétariat ou l'ouverture du courrier...

    Archimag, Feed43 et l'ANR

    Une information que je reprend au blog de Vtech :

    Comme la nouvelle version du magazine Archimag ne dispose pas de fils RSS, Alban Cornillet a donc pris l'initiative de mettre à disposition des lecteurs différents fils RSS pour la revue !

    * Flux RSS de la page KM, veille et intelligence économique
    * Flux RSS de la page GED
    * Flux RSS de la page Inter/Intranet
    * Flux RSS de la page Documentation
    * Flux RSS de la page Archives Record Management
    * Flux RSS de l'Agenda
    * Flux RSS tout en un

    Alban précise par ailleurs que :
    "Malheureusement, le code html de cette page est mal structuré ; par conséquent, il n’a pas été possible de récupérer le lien de chaque news du flux. À défaut, j’ai choisi de faire pointer chaque news vers la page Agenda (sur laquelle, on retrouvera les liens en question)."
    et qu'il prépare un dernier fil pour la newsletter du magasine.

    Ces flux ont été réalisés grâce à Feed43, un service gratuit qui convertit n'importe quelle page web en flux RSS. dans le même genre, il existe FeedTier. Sinon, pour ceux qui utilisent Bloglines, vous pouvez toujours utilisez cette astuce, mentionnée l'an dernier sur Vtech toujours :
    "Comme je l'ai mentionné ici , WatchThatPage est un service qui permet de surveiller des pages web. Notre cible est donc les sites ne disposant pas de flux RSS, et qu'on veut avoir leurs update directement dans son agrégateur. Pour cela, il faut avoir un compte Bloglines pour pouvoir continuer l'opération.
    En bas à gauche de l'interface Bloglines, on choisit l'option : Créer des Abonnements D'Email
    On crée une adresse email pour chaque site qu'on veut surveiller, Bloglines génère alors directement un email de la forme : username.chiffres@bloglines.com
    On crée par la suite un compte sur WatchThatPage avec l'email généré
    Et on ajoute enfin, l'URL à surveiller !
    Donc, en final, vous aurez les modifications du site surveillé directement en RSS sur votre compte Bloglines."


    Je termine par cette information : l'Agence Nationale de la Recherche ropose désormais un flux RSS pour suivre ses actualités au fur et à mesure de leurs parutions

    lundi, septembre 25, 2006

    animator vs animation

    Rapidement parce que je n'ai pas le temps là, mais cette petite animation réalisée en flash 8 et signalée par Boulet mérite le détour. En tout cas, elle m'a bien amusée...

    Animator vs Animation

    lundi, septembre 18, 2006

    Des listes pour travailler

    Voici trois listes que j'ai glanées sur le web pour nous aider à mieux travailler ^^, la première sur des compétences essentielles aujourd'hui, la seconde d'applications web 2.0 et la troisième définissant ce qu'est un "knowledge behaviour" :

    A. Guy Kawasaki a rédigé fin août un billet disponible en entier sur son blog, i.e. proposant un développement de chacun de ces points à propos de 12 compétences professionnelles qu'il faudrait apprendre à l’école, quelque soit le travail envisagé :

    1. comment parler à son chef
    2. comment survivre à une réunion mal menée
    3. comment mener une réunion
    4. comment faire les choses par soi-même
    5. comment négocier
    6. comment mener une conversation
    7. comment expliquer quelque chose en trente secondes
    8. comment rédiger un rapport d’une page
    9. comment écrire des mails ede cinq lignes
    10. comment s’entendre avec les collègues
    11. comment utiliser Power Point
    12. comment envoyer des voicemails

    Kawasaki évoque là des compétences qu’il aimerait apprendre à l’école mais il s’agit plutôt de compétences qu’on acquiert tout au long de la vie, en tout cas effectivement indispensables, surtout en ce qui concerne la façon de mener des réunions...

    B.Sur son blog, Phil Bradley nous liste quant à lui plus de 400 applications dites « web 2.0 » classées en différentes catégories telles que :

    1. Partager les choses avec d’autres personnes – images, favoris, pages internet…
    2. Créer des documents en collaboration
    3. Gérer votre temps plus efficacement
    4. Faire des choses avec vos pages web telles que les annoter, raccourcir les URL…
    5. Découvrir de la musique, des films, des livres que vous pourriez aimer
    6. Créer des calendriers en ligne
    7. Créer des communautés
    8. Utiliser le multimédia
    9. Utiliser ses mails : envoyer des lettres de diffusion, des icones…
    10. Utiliser les fils RSS
    11. Rire un peu et passer le temps

    Lire à ce propos aussi son blog « I want to - How to do the things you want to do. Including many Web 2.0 applications » où l’on retrouve divers générateurs et applications. Autant de catégories qui permettraient de booster notre travail quotidien… Dans nos pratiques de bibliothécaires et dans les discussions bibliothèques 2.0, on retrouve ces problématiques de partages, gestion collaborative, communautés, interaction et multimédia… même cette idée de calendrier :)

    C. Je termine avec une liste, selon Shawn Calahan du blog « Anecdote », censée répondre à la question : « What are knowledge behaviour ? » : comment acquiere-t-on un savoir, ou "quels sont les comportements pro-connaissance" comme le traduit François Guité sur le blog "Relief":

    1. partager ce que vous savez
    2. aider quelqu’un à apprendre quelque chose
    3. avoir un dialogue ouvert et rigoureux
    4. discuter et développer des hypothèses
    5. disputer des opinions de quelqu’un avec respect (speaking one’s mind respectfully)
    6. voir ce qui a déjà été fait et l’utiliser avant de créer de nouvelles choses
    7. entrer en contact avec des gens en dehors de mes collègues (my clique ?) voir si elles utilisent des outils que nous pourrions reprendre
    8. prendre le temps de réfléchir sur ce qui est arrivé et en parler avec mes collègues
    9. rechercher la personne la plus apte à m’aider (pas forcément la plus experte mais la plus abordable des experts)
    10. essayer de combiner des idées de champs ou domaines différents
    11. reconnaître les efforts intellectuels des autres
    12. former des groupes de réflexion sur des projets
    13. partager le prestige
    14. être digne de confiance
    15. encourager la confiance (c’est important et repose sur de nombreux autres comportements)
    16. vérifier mes sources d’information

    Ce à quoi les commentaires ajoutent "le fait d'être abordable soi-même" (open door policy)

    jeudi, septembre 14, 2006

    Ebsco et Elsevier

    Mardi se tenait à Lyon une rencontre entre la société Ebsco et leurs clients.

    Ce genre de rencontre est régulière. En général, il s'agit pour un fournisseur de présenter les dernières nouveautés venues tout droit d'outre-atlantique, ou du moins de la maison-mère, afin de convaincre de nouveaux clients, ce qui était effectivement le cas, à ceci près que la société en a profité également pour faire un tour d'horizon de l'ensemble de leur offre. Cela signifie qu'ils ont forcément dû balayer large et qu'ils ne pouvaient entrer en détail dans les descriptions de leurs produits. Cela signifiait également qu'ils devaient adopter un discours à la fois spécialisé et compréhensible par l'ensemble de la soixantaine de personnes présentes issues de collectivités territoriales (mairie de Villeurbanne, conseil régional...), du monde de la recherche (universités de Saint-Etienne, de Lyon, de Savoie...) et du monde de l'entreprise.

    Pour ceux qui ne le sauraient pas, Ebsco est une entreprise américaine qui s'occuppe de la gestion des abonnements de périodiques principalement, qu'ils soient papiers ou électroniques. Quand vous êtes une bibliothèque qui doit gérer des centaines voire des milliers d'abonnements, vous faîtes appel à ce genre d'agence via une procédure de marché public pour vous aider au niveau de la gestion. Elle sert alors d'intermédiaire entre vous et les éditeurs.

    L'occasion pour Ebsco de nous présenter les différents produits que la société développe et mets en avant afin de nous faciliter la vie au niveau de la gestion : progiciel de gestion des abonnements, module d'accès aux périodiques en ligne, module de gestion des mots de passe, module statistique, résolveur de liens, outils de recherche fédérée... L'occasion également de nous expliquer quelle est leur position et comment se répartissent les rôles entre l'agence qu'ils sont, les clients que nous sommes et les éditeurs qui demeurent. L'occasion enfin de nous présenter les différents bouquets que cette entreprise au départ -et toujours- familiale a acquis, maintien et propose sur sa plateforme (ainsi la base Sportdiscus n'est-elle plus disponible que par leur intermédiaire et grâce à eux). A ce titre d'ailleurs, et pour répondre à la demande semble-t-il, ils viennent de lancer une nouvelle base en "ventes et gestion" uniquement composée de titres francophones (et il n'y en a pas des masses ^^) quand la majorité des bases est évidemment toujours en anglais.

    Jusque là, rien de bien nouveau. Le fournisseur a alors profité pour nous parler des nouveaux partenariats qu'il a mis en place avec Webfeat pour proposer un module de recherche fédéré couplable à leur module d'accès aux périodiques électroniques (on peut l'intégrer dans un onglet paramétrable) et avec ScholarlyStat, un module de statistiques basé sur la norme COUNTER (mais ne parle-t-on pas déjà de la COUNTER 2 ?) qui récupère mensuellement les stat'chez les éditeurs, les mets en forme et peut même les renvoyer dans votre ERM, heureux bibliothécaires que vous êtes (parce que bon, déjà pour avoir un ERM, [Electronic Resource Management, outil permettant une gestion globale des abonnements, des licences, des accès... pour l'ensemble des ressources numériques de l'établissement] au prix que ça coûte...^^).

    Autre partenariat : le développement d'une offre de livres électroniques via les offres de grands éditeurs comme Springer ou Cambridge University Press ou Wiley. Cela a d'ailleurs été l'occasion pour la salle de s'exprimer sur l'intérêt d'une telle offre, celle proposée étant essentiellement de niveau recherche alors que les bibliothèques sembleraient plus intéressées par des manuels ; faiblesse de l'offre en Sciences Humaines tandis que seulement une partie de l'ouvrage (quelques pages) est imprimable ; désavantage de la proposition de "bouquets" de livres électroniques au profit d'une solution "pic and mix" où le client se constituerait lui-même sa collection ; pérenité différente de l'accès selon l'éditeur (soit on achète l'ouvrage, soit on achète une sorte de droit de consultation, accès qu'on perd à la fin de la durée du contrat).

    Enfin, Ebsco était tout fier de nous présenter son dernier partenariat, avec ni plus ni moins que l'effrayante Elsevier. Cette dernière decide de passer par son intermédiare pour proposer une nouvelle solution d'abonnement, style "pic and mix" toujours, à destination des bibliothèques et centre de doc trop petits pour acheter leurs gigantesques bouquets et ne faisant pas partie d'un consortium. Il s'agirait d'une solution e-only au prix d'un abonnement papier.

    J'aime bien ce genre de manifestation, même si le fournisseur fait évidemment sa pub et fait tout pour se mettre en valeur. C'est l'occasion d'ailleurs pour nous de comprendre où passent les deniers chaque années plus nombreux que nous mettons dans nos abonnements divers et variés : dans la location des salles (nous étions au château de Montchat à Lyon qui est une demeure très belle et très cossue) et l'organisation des buffets toujours très bien fournis en cochoncetés légères délicates. Il y a deux ans, j'étais ainsi allé à une réception organisée par Elsevier pour présenter son nouveau produit Scopus... en haut de la tour du crédit lyonnais avec vue imprenable sur la ville.

    C'est l'occasion enfin de revoir des collègues de la région ou tout simplement d'autres universités, de prendre des nouvelles, de découvrir comment avancent les projets, ou encore de faire de nouvelles rencontres qui seront probablement utiles dans un avenir plus ou moins proche.

    Et puis il faisait beau et chaud, on aurait eu tort de s'en priver, hmm :)

    En balade sur le web

    Ces derniers temps sur le web, j'ai trouvé de nouveaux sites et blogs, peut-être déjà connus d'ailleurs, mais dont je tenais à vous faire part.

  • le Blog de la BU de Brest ouvert depuis le 20 mai dernier sous wordpress avec une superbe lune en image de fond. Virginie Even expliquait alors :
    "les bibliothèques universitaires de l'UBO [Univesité de Bretagne Occidentale] ouvrent un blog. Pourquoi un blog ? Pour mieux communiquer avec leurs usagers et les informer de la vie des bibliothèques universitaires de Brest, Plouzané et Quimper.
    Vous trouverez donc sur ce blog des informations concernant les bibliothèques (horaires…), des actualités culturelles, des nouveautés dans le domaine des livres et des sites Internet concernant les disciplines enseignées à l'UBO.
    N'hésitez pas à intervenir et à poster vos commentaires."

  • Pintini est le blog d'une bibliothécaire universitaire belge. On y parle de livres, d'Opac, de RFID, de recherche fédérée, d'ERM mais essentiellement sous la forme de liens et de renvois vers d'autres sites. Il est ouvert depuis mai 2006 également.

  • Bibliodyssey est dans mon aggrégateur depuis quelques mois mais je ne pense pas en avoir déjà parlé. Il s'agit d'un blog très illustré présentant des illustrations, dessins et gravures issus de livres anciens.


  • Websitio est une plateforme de blog collaboratif regroupant des ressources sur internet, une sitothèque, et animée par des "animateurs multimédias et médiathécaires". Elle est destinée à toutes personnes désirant s'autoformer et proposer des animation sur internet et se voit développée sous wordpress.

  • Infoxikée est un blog sur les bases de données, le design, la documentation, l'Intelligence économique, Knowledge management/Information Management, le référencement, la recherche d'information etc...

  • Promiop est le blog (en test est-il précisé) des "bibliothécaires du réseau Ouest-Provence", Promiop signifiant "[blog] Professionnel de la Médiathèque Intercommunale Ouest-Provence". Et en plus, ils vont bientôt passer sous Koha. D'ailleurs, si je ne m'abuse, l'enssib doit s'être dotée d'un opac Koha également, en su du sien propre, pour montrer un peu ce logiciel à ses élèves.
  • "Il se veut une plateforme de ressources documentaires, un outil de capitalisation de connaissances, en quelque sorte le “pendant blog” du fonds professionnel et ce, dans tous les domaines “métier”, parmi lesquels la formation continue, les concours, la politique documentaire, l’édition, le management, les nouvelles technologies de l’information…

    Et, cela va de soi, il se veut également un outil de communication en marge de l’institutionnel, un libre espace d’échanges et de veille pour les professionnels du réseau désireux de partager, sur le web, savoirs, curiosité, interrogations, idées, réflexions, avis, découvertes…"




    Pour finir, mon agrégateur vient d'avoir une nouvelle catégorie "Enssib" qui regroupe les fils :

  • Babel-edit (rss), le fil de la base Babel des publications électroniques traitant des sciences de l'information et des bibliothèques (cf le billet de Manue).

  • Tour de Toile (rss), le blog du BBF aux billets toujours aussi intéressants et dont le dernier en date d'ailleurs sur les bibliothèques numériques. Je voulais faire la même chose mais je me suis fait prendre de court une fois de plus ^^

  • L'association des élèves de l'enssib (rss). Evidemment en ce moment en veille puisque les masters ne rentrent que la semaine prochaine, les bibliothécaires en novembre et les nouveaux conservateurs (DCB16) en janvier (les DCB15 sont actuellement en stage et reviennent fin novembre). Sur ce blog on parle de :
  • La coquette de Lyon (rss), un blog coopératif littéraire à tendance oulipiennes.

  • DCB15 (rss), le blog de ces mêmes élèves, promotion 15, actuellement en stage

  • Merci google blogsearch :)

    EDIT du 19 oct 06 : J'ajoute le blog "en test" d'un futur conservateur des bibliothèques qui fait actuellement son stage en Nouvelle-Zélande, à Wellington :
    Deux mots pour categoriser ce blog : Il est a priori non-perenne, non-regulier, non-pertinent, non-professionnel.

    Faisant mon stage de conservateur de bibliotheque en Nouvelle Zelande sur un sujet tournant autour des Bibliothèques 2.0 ; je me dois d’apprehender au mieux les outils concernes. Du coup, je me suis inscrit un peu partout : Flickr, YouTube, etc etc. Restait plus qu’a ouvrir un blog.

    Ce blog simplement intitulé Bibliothèque 2.0 est ouvert depuis le 02 octobre et a priori ne le sera que pour encore deux mois, le temps du stage.

    dernier fil ajouté :
  • l'Agenda du BBF (RSS)qui propose les journées, colloques et autres manifestations professionnelles en Sciences de l'information et des bibliothèques.

  • mardi, septembre 12, 2006

    Travailler en bibliothèque

    Ces derniers temps, je reçois quelques demandes d’informations sur le métier de bibliothécaire, en lien évidemment avec mon précédent billet sur mon expérience personnelle, qui a reçu un accueil inattendu.

    Pour répondre à ces questions, j’ai décidé de rédiger un billet ici, même si évidemment je conseille à toute personne souhaitant découvrir cette profession de consulter d’autres sites bien plus complets, à l'instar de la base de connaissance Bibliopédia ou du site de l’enssib par exemple.

    Sachez d’abord que devenir bibliothécaire recouvre en fait plusieurs réalités. En effet, travailler en bibliothèque, c'est être fonctionnaire, comme devenir enseignant. Dès lors, comme dans toute administration publique, les personnels dans une bibliothèque sont regroupés dans trois grades A, B et C qui correspondent respectivement aux fonctions « de direction et d'encadrement » (A) concours ouvert aux BAC+2, aux fonctions « d'application et de rédaction » (B), de niveau BAC, et aux fonctions « d'exécution » (C), pour lesquelles aucun diplôme n’est requis et dont le recrutement se fait par recrutement direct souvent encore.

    Des descriptifs de ces grades et des fonctions afférentes sont disponibles sur les sites du ministère de l’éducation nationale sous le nom de « Bibliofil’ », référentiel de la filière bibliothèque avec des fiches emploi-type pour les emplois de la filière d'Etat et pour les emplois de la filière territoriale, sur le site du CNFPT, l'organisme en charge de l'organisation de ces concours (cf infra pour la différence entre les bibliothèques d'Etat et territoriales).



    Pour passer des concours, votre filière d'origine importe peu. Certes, la majorité des candidats viennent de Lettres ou d'Histoire mais ce n'est absolument pas un critère nécessaire et encore moins suffisant : je pense que c'est plutôt la capacité de réflexion, probablement la maturité, qui importe. Faire de la communication ou de l'information n'est pas non plus obligatoire. (Ceci dit, souvent les sujets proposés peu ou prou sont en relation avec les sciences de l’information, le monde de l’art, de la lecture etc… et je dois concéder que ma propre formation en Sciences de l’Information m’a été utile, ne serait-ce qu’au niveau des références à donner et citer dans l’épreuve de composition).

    Les concours de niveau A en externe vous demandent essentiellement de la culture générale, même si le niveau demeure élevé (il faut avouer que la plupart des candidats ont déjà un niveau BAC+4 ou +5). On vous demandera également une note de synthèse à partir d'un dossier et donc une composition sur un sujet dans un domaine que vous aurez préalablement choisi (lettres et sciences humaines, sciences et techniques...). Vos connaissances dans une langue étrangère vous serviront pour l'oral voire pour l'écrit selon le concours, apportant des points précieux.

    Pour les autres postes B ou C, d'assistant ou de magasinier, ce sont surtout vos compétences professionnelles et connaissances sur le milieu et le travail en bibliothèques qui seront demandées par vos employeurs pour que vous soyez rapidement opérationnels. Il peut être intéressant alors de suivre une formation professionnalisante comme un DEUST ou un DUT « Métiers du Livre » (à Lille, Rennes, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Nancy, Paris…). L’épreuve écrite d’assistant par exemple vous demande d’analyser d'un dossier technique portant sur la résolution d'un problème auquel un assistant des bibliothèques peut être confronté dans l'exercice de ses fonctions puis de répondre à un certain nombre de questions.

    Le calendrier des concours d’Etat est accessible sur le site du ministère de l’Education Nationale ou celui de l’enssib.

    Enfin, des annales sont disponibles sur le site privé d’Adeline Maria : concours.bib.



    Sachez encore qu'il existe deux types de bibliothèques, donc deux types de concours :
    • les bibliothèques territoriales (gérées par une collectivité territoriale), comprenant les bibliothèques municipales ou départementales,
    • et les bibliothèques d'Etat, sous la tutelle d'un ministère, regroupant essentiellement des Bibliothèques Universitaires mais également la Bibliothèque nationale de France ou des bibliothèques classées (ayant un fonds ancien remontant à la révolution française au moins).

    Chacune a son concours et son mode de recrutement spécifique.

    En territorial, il faut répondre à des annonces et démarcher les employeurs (collectivité territoriale, mairies…) une fois le concours en poche. Les lauréats sont en fait placés sur une liste d'aptitude pendant trois ans au bout desquels ils perdent le bénéfice du concours. Les employeurs potentiels peuvent avoir accès à cette liste et contacter directement les lauréats également, sachant que le nouvel agent devra suivre au cours des deux ans suivants un certain nombre de stages au cours desquels il ne sera pas en poste, évidemment.

    Dans le cadre d'un recrutement d'Etat, vous allez directement à l'ENSSIB, l'école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques qui forme les cadres A des bibliothèques, pendant un an (pour les Bibliothécaires) ou 18 mois (pour les futurs conservateurs). Cette école est à Lyon. Les lauréats sont alors affectés dès réussite au concours à un poste par ordre de mérite, et par adéquation entre leurs vœux et les besoins des établissements.

    Il faut savoir enfin que la ville de Paris possède un statut propre à mi-chemin entre les concours territoriaux et les concours d’Etat et donc un mode de recrutement qui lui est également propre.

    Des annonces d'emploi paraissent dans des magazines comme Télérama, La Gazette des communes ou Livres Hebdo, magazines hebdomadaires que je vous engage à lire et feuilleter pour leurs articles sur le monde des bibliothèques. Si vous ne les trouvez pas dans votre kiosque, vous pouvez toujours les demander dans votre médiathèque de quartier.

    Enfin, vous pouvez entrer par la petite porte en essayant d'avoir des emplois de contractuelle. Ce n'est pas top et forcément temporaire, mais il faut savoir que ça existe. La fonction publique aussi emploie des vacataires. Cependant je ne sais pas trop si c’est aisé. Lorsque j’étais allé poser ma candidature dans ma bibliothèque municipale au sortir du lycée pour connaître un peu plus le métier, j’avais été reçu plutôt froidement, le directeur m’affirmant qu’il fallait d’abord passer des concours et qu’il n’était pas vraiment conseillé de le faire… mais bon 

    Enfin, je vous renvoie vers deux ouvrages :

    • Le métier de bibliothécaire / Association des bibliothécaires français ; dir. Raphaële Mouren et Dominique Peignet. - Paris : Ed. du Cercle de la Librairie, 2003. - 527 p. ; 24 cm. - ISBN 2-7654-0866-1
    • La sagesse du bibliothécaire / Michel Melot. - Paris : l’Œil neuf éditions, 2004. - 109 p. ; 20 cm. - ISBN 2-915543-03-8




    Et pour aller plus loin, je vous renvoie également sur le site perso d’un agent BAS au SCD de Lyon 2, très complet et empli de remarques, anecdotes, et de références.

    Surtout, si d'autres collègues ont des compléments, rectifications, liens ou autres remarques à apporter, qu'ils n'hésitent pas.

    Bonne chance à toutes et tous.

    jeudi, septembre 07, 2006

    cARTalog et art postal

    Vous connaissiez le Mail Art ou art postal ? C'est un art qui consiste en l'illustration des enveloppes et autres cartes que vous envoyez à vos correspondants. Son histoire remonte sans hésiter à la fin du XIXe siècle et se confond avec l'arrivée des premiers timbres postes ( Grande Bretagne 6 mai 1840 ) et cartes postales (Autriche : 1er Octobre 1869). Issu d'un cercle restreint d'initiés aux noms illustres tels Mallarmé, Appolinaire, Satie, Duchamp, l'art postal se démocratise vite dans les années 1970 et relève de vraies oeuvres d'art, même s'il demeure souvent avant tout un jeu.



    L'art postal ainsi recouvre une grande variété de déclinations depuis les cartes postales faites sur des machines de photocopiage, les enveloppes en aluminiums ou en broderie, l'envoi d'objets, les timbres en caoutchouc ou conçus par des artistes, la poésie concrète et tout autre forme d'art généralement considéré comme marginal.



    A partir de cette idée, la bibliothèque de l'université de l'Iowa décide de réutiliser les centaines de fiches qui trainaient dans leurs vieux catalogues papiers et de lancer le cARTalog.

    Pour rappel,
    les catalogues sur fiches sont apparus en France lors de la Révolution, lorsque le catalogue d'une partie des bibliothèques départementales ou districales issues des confiscations des bibliothèques religieuses et de nobles émigrés a été réalisé sur le verso des cartes à jouer dont l'usage était proscrit pour des raisons politiques (présence d'images de rois et de reines). Les cartes comportant un as étaient utilisées des deux côtés si la description le nécessitait.(source Wikipédia).

    Au cours du XIXe siècle, les conservateurs bénévoles des bibliothèques publiques, municipalisées en 1804, ont privilégié les registres et c'est à partir de la fin du siècle que les fiches, mieux adaptées aux grandes collections et à l'accès direct, se sont progressivement imposées.



    Généralisées dans la seconde moitié du XXe siècle, elles ont fortement régressé du fait de l'informatisation, mais sont encore en usage dans les bibliothèques non informatisées, en particulier les plus petites. Leur mise à jour, appelée intercalation est relativement facile. En revanche, il faut réaliser une fiche pour chacun des accès, ce qui est coûteux en temps de travail. Il est aussi très coûteux de les dupliquer pour les rendre consultable hors de la bibliothèque qui les produit et donc très rarement réalisé. Les fiches sont rangées dans des tiroirs et, lorsqu'un lecteur en consulte un, il est indisponible pour les autres.


    Le format habituel d'une fiche de catalogue est 75 x 125 mm (format paysage), éventuellement percé d'un trou au milieu du bas, pour retenir toutes les fiches d'un tiroir par une tringle. La faible surface disponible a obligé à normaliser l'information de façon à ce qu'elle occupe le moins de place possible : c'est la notice au format ISBD, dite pavé ISBD, qui n'est pas toujours facile à lire pour un non-initié. ^_^

    A l'origine de ce projet, une partie du personnel de la bibliothèque universitaire, donc, et qui explique ainsi l'origine du mouvement :
    "The cARTalog grows from the empty drawers of the University of Iowa Libraries’ main card catalog, which was retired in 2004. A small community of library staff—motivated by both nostalgia and library subculture-- has come together to give the card catalog cards themselves a rebirth, in order to celebrate the role of this honorific icon within the world of libraries."

    Seul un quart du catalogue a pu obtenir une seconde vie. Les bibliothécaires ont fait appel dès le début de l'année 2006 à des artistes pour valoriser leur projet mais également aux bonnes volontés de tout un chacun. Ils ont même participé depuis à de nombreuses expositions.

    Les jolies cartes pouvaient être commandées jusque début septembre, mais la charge de travail s'est révélée telle qu'elle a obligé nos collègues à arrêter cette activité. Néanmoins, une galerie est accessible en ligne où vous pourrez admirer les créations réalisées à partir des anciennes fiches.

    Remarquez, avec tout ce qui traine dans nos fonds de tiroirs, je suis sûr qu'on pourrait faire aussi bien ici, non... Avis aux amateurs.